Des plateformes pour créer des jeux vidéos
De nos jours, quelqu’un qui a décidé de faire de la programmation son métier a à sa disposition un grand nombre de langage et d’outils. Certains sont plus dédiés à certaines tâches, voir certaines plateformes que d’autres. Certains sont plus orientés web que d’autres, voir même plus ouverts sur tout type d’environnements. Comme dit l’autre c’est un métier et il n’est pas rare que les programmeurs finissent par s’hyper-spécialiser, n’apprenant de nouveaux langages que quand les exigences de leur carrière l’imposent. Ici, nous continuerons de nous adresser à ceux qui n’ont pas fait le choix de cette profession, parce que finalement c’est souvent pour eux que les choix d’outils sont les plus critiques. En fonction des plateformes, ils y trouveront en effet rapidement leur propre limite sauf à être prêts à s’affronter à du code.
Pour tout ceux là, nous avons déjà bien compris que concevoir un jeu ne signifie pas faire l’économie d’un certain scénario et encore moins d’une mise à plat logique des fonctionnalités. Dans le monde logiciel, il a assez vite émergé un certain nombre d’outils plus ou moins bien faits, qui permettaient d’avancer un peu dans la mise au point de programmes interactifs (ou au moins d’une certaine interactivité) sans pour autant mettre ses mains dans le code.
L’exemple de Flash
A propos des premiers outils permettant d’aider à la réalisation d’applications interactives ou de petits jeux, on pourrait penser à l’exemple de l’outil Flash de Macromédia à la fin des années 90. Au début pur outil d’animation, il avait ensuite reçu l’apport des petites librairies de fonctions simples permettant de gérer l’interactivité. On pouvait même, en se cassant un peu la tête coder ses propres fonctions. En revanche, pour des jeux élaborés, la technologie trouvait très vite ses limites. Trop complexe pour un simple illustrateur, trop limitée ou trop propriétaire pour un programmeur, pas simple de trouver le juste milieu. Avec les outils actuels nous sommes loin de ces balbutiements et pourtant…
Les outils nouvelle génération
Disons le tout de suite, si certains outils actuels comme Unity ou Unreal Engine permettent d’arriver à des résultats que n’avaient égalé jusque là aucun de leurs concurrents en matière d’aide à la réalisation de jeux vidéo, il ne faut toutefois pas rêver. Si l’on veut concevoir des formes d’interactivité d’un certain niveau de complexité et d’originalité, il faudra se préparer à coder ou au moins à bien comprendre les fonctions attendues pour les modéliser. Il n’est pas question de jouer les rabats-joie mais simplement d’être réaliste. Rassurez vous, les difficultés pourront être résolues progressivement, avec la prise en main des outils et à partir d’objectifs simples. Rome ne s’est pas faite en un jour. L’autre option sera de vous appuyer sur les services ou la présence d’un programmeur, ou ponctuellement sur l’aide de la communauté autour du logiciel concerné (il est donc important qu’il y en ait une).
Les moteurs de jeux graphiques : Unity vs Unreal ?
S’il existe sur le marché un certain nombre de kits de développement visant à simplifier la création de jeux vidéos, deux grandes plateformes se disputent tout de même la vedette Unity 3D et Unreal Engine. Toutes deux ont l’avantage de faciliter la création d’environnement graphique tout en proposant l’assemblage logique par le concepteur des routines ou des « briques » très utiles à la gestion de l’ensemble des événements contenus dans son jeu vidéo (visual scripting sur unreal).
Les pros et les cons ?
Nous n’allons pas les faire ici. En un mot, l’avantage d’Unreal réside dans son époustouflante qualité graphique. D’un point de vue conception, il marque aussi des points avec son choix d’un mod visual scripting qui permet d’assembler entre elles des fonctions toutes prêtes qu’il convient ensuite de paramétrer. Est-ce totalement intuitif ? Non pas à ce point. C’est user friendly mais il vous faudra prévoir de nombreuses heures de prises en main pour vous familiariser avec le contenu des boites que vous assemblez. Côté Unity, le moteur s’est signé dés son lancement par sa grande ouverture en terme de plateformes moyennant quoi pour des fonctions élaborées, il fait assez vite appel à du scripting. Bien sûr dans les deux cas, une grande communauté est là et on peut même acheter à peu prés tout ce dont on n’a besoin pour ne pas avoir à le développer soi-même (et si c’est assez standard). Egalement du côté environnement les deux plateformes se voit proposer par de nombreux infographistes 3D des kits thématiques avec des myriades d’objets texturés, modélisés et totalement prêt à l’emploi.
Au vue des centaines d’heures que vous pourriez bien vous apprêter à passer pour vous former sur Unity ou sur Unreal Engine, nous vous conseillons de faire quelques recherches Youtube avant cela sur des vidéos comparatives. Il en existe des centaines sur ce sujet et en fonction de votre projet, il pourrait être utile d’en consulter un certain nombre.
Un jeu d’enfant ?
Alors un jeu d’enfant ? Si vous avez lu nos articles précédent sur la conception de jeux vidéos vous avez déjà la réponse à cette question. Par contre, se lancer est gratuit et c’est déjà pas si mal. Ajoutons que ces deux plateformes, même si elles nécessitent une certaine prise en main, permettent à un concepteur sans notions avancées de programmation (je n’ai pas dit sans notion d’algorithme ou de logique) d’aller bien plus loin qu’il n’aurait pu le faire par le passé. Du reste, en dehors de permettre de finaliser des jeux amateurs, ces facilités de réalisation font que ces deux plateformes (et peut-être plus encore Unreal), sont aussi utilisées par des studios professionnels au moment de maquetter certains de leur jeu ( validation de fonctionnalités, ressenti, premier aperçu, etc…).
Pour Conclure
Pour boucler ce premier dossier sur les bases de la conception de jeux vidéo, il nous faut revenir à la base : une idée simple mais une idée quand même. Soyons encore conscients d’une choses : c’est un peu comme écrire un livre. Il faut avoir une certaine culture littéraire à défaut d’avoir tout lu. En matière de jeux vidéo, plus de 50 ans se sont écoulés depuis les premiers titres, pour qui a suivi cette histoire de près, des centaines d’excellents titres sont sortis. Tout n’a pas déjà été dit, ni fait, mais il faut mettre la barre un peu haute en terme de créativité et d’ambition, en tout cas si l’on a un peu de prétention de distribution. Si on le fait simplement pour s’amuser dans sa cuisine et montrer à ses potes c’est autre chose.
Aujourd’hui les possibilités de moteurs comme Unreal ou Unity et leur qualité en font de véritables bijoux, mais il faut les nourrir avec des exigences pour en retirer le meilleur.